Sebastian Kann est un performeur et dramaturge queer basé à Tiohtiá:ke | Mooniyang | Montréal. Formé à l’origine comme acrobate, son travail chorégraphique interdisciplinaire mélange danse, texte, et médias théâtraux. Sebastian est particulièrement fasciné par les pressions et les possibilités de l’espace théâtral dans la mesure où elles sont révélées par l'improvisation du mouvement en danse. À travers une pratique collaborative, il vise à la production de performances qui laissent la place à l’ambivalence. 

Pour Topical Dance, tout débute par une allégorie :

“ Sur la façade d’un grand bâtiment de pierres rosâtres, les rideaux sont à moitié tirés derrière de hautes fenêtres. Un balcon vide de quiconque, tel une immense bouche, attend l’orateur et son acte oratoire. Son arrivée est imminente. C’est lui qui prendra place au centre, au milieu des drapeaux pâles. Il se tournera alors vers le soleil pour déverser ses mots, qui fonceront comme des flèches vers une cible concrète et identifiée, une chose solide et vitale, un point d’arrivée qui dépasse la vérité même des mots. Pourtant, les ombres s’allongent déjà, et un frisson traverse l’air; c’est que personne n’est venu. Notre héros manque à l'appel. Dans la pénombre qui s’établit, la façade semble s’éclaircir la gorge, comme pour parler… Et le balcon, lui, baille à s’en décrocher la mâchoire…” 

Topical Dance est à la fois un concert expérimental et un solo de danse conceptuel. Il utilise la situation du discours public comme une allégorie possible pour représenter le geste de danser sur scène. Accompagné en direct par la musicienne Simone Provencher, Sebastian Kann danse dans un espace peuplé d'images, de sons et de mots, nous entraînant dans un voyage ressenti où notre appareil perceptif est mis en éveil. Comment et quand la danse en vient-elle à ressembler à la parole ? Qu'est-ce qui se perd, se rapproche ou est renié au cours de ce processus ? 

L’inconnu et sa capacité à intriguer et à fasciner sont au cœur de Topical Dance, une œuvre où les mots se plient et tournent comme des danseur·euse·s, tandis que la danse brille comme une inscription, avant de s'effacer dans la mémoire.

Il est essentiel pour Danse-Cité d'offrir une plateforme de visibilité aux artistes qui, comme Sebastian, sont porteur·se·s du «maintenant» et de l’avenir.