Depuis 2019, le co-commissariat artistique est un pilier important de Danse-Cité. Ces cycles de trois ans permettent de faire circuler les idées, de croiser les regards, de mettre en dialogue des pratiques et des sensibilités différentes.
Cette année marque la fin du mandat de Winnie Ho. Merci, merci, merci! Présence vive, libre, toujours à l’écoute des formes qui cherchent, Winnie laisse une empreinte réjouissante dans notre manière de penser l’accompagnement. Elle restera proche, au sein de notre comité artistique.
Un nouveau cycle s’ouvre avec Michael Martini. Bienvenue, bienvenue, bienvenue ! Artiste curieux et perspicace, ancré dans la performance, le théâtre, la danse, et tout ce qui glisse entre les lignes, Michael viendra nourrir les dialogues, déplacer les repères, faire résonner d’autres récits.
Ces rôles, tout comme celui d’Ellen Furey, conseillère en leadership et en santé organisationnelle, vont bien au-delà de leur intitulé. Ils participent activement à la réflexion stratégique de l’organisme, interrogent nos façons de faire, et contribuent à nourrir un regard critique et vivant sur nos orientations.
Nous croyons aux projets singuliers, aux élans non linéaires, aux artistes qui se mettent en vertige. Et nous croyons que notre rôle est de les accompagner avec justesse, soin et confiance.
Notre vision artistique repose sur quelques principes simples, mais fermement tenus :
soutenir des démarches exigeantes et singulières ;
valoriser la diversité des esthétiques et des approches ;
stimuler des rencontres inattendues ;
œuvrer pour plus d’équité dans l’accès aux ressources et aux espaces de diffusion ;
développer des formats adaptés aux besoins mouvants des artistes et des publics ;
faire de l’accessibilité, notamment par l’audiodescription, un axe structurant de nos actions.
" Lors d'une performance, nous sommes transporté·e·s dans un petit coin de l'esprit de l'artiste, un espace qu'iel a aménagé à sa guise. Nous voyons les petits détails du monde dans lequel iel évolue, les choses qui pourraient nous échapper autrement, le pouls qui maintient vivante la créativité de l'artiste, un pouls que nous pouvons entendre si nous prêtons l'oreille à son poignet. Parfois, une œuvre est touchante ; parfois, elle est révoltante ; parfois, elle est pathétique ; parfois, elle est triomphante. Dans les moments les plus intenses, elle peut être tout cela à la fois, la réponse à une question délicate.
C'est un honneur de participer à la programmation de Danse-Cité, en conversation avec Sophie Corriveau et dans la foulée de Winnie Ho, dont je vais pouvoir voir se concrétiser les derniers choix artistiques. Danse-Cité est une organisation que je sais être pleine d'amour, d'imagination et de réflexion. J'ai observé qu'elle écoute attentivement les artistes, s'adapte aux différentes méthodes de travail de chacun·e et dissimule habilement sa signature affectueuse dans les œuvres elles-mêmes. Je suis particulièrement enchanté par la nouvelle approche de Danse-Cité, qui va au-delà du modèle des « saisons », que nous savons de plus en plus problématiques pour les artistes étourdi·e·s par la bureaucratie et les modèles de financement peu fiables. Dans un style de programmation sans saison, les projets peuvent être reportés, les plans peuvent être modifiés, rien n'est gravé dans le marbre tant que l'artiste n'a pas ce dont il ou elle a besoin. Je suis impatient d'écouter les souhaits et les besoins de la communauté de Danse-Cité, y compris les œuvres que cette communauté souhaite voir sur scène et en dehors, tout comme mieux connaître et approfondir mes connaissances sur le mouvement PACBI.
Je suis attiré par les projets artistiques nés d'intérêts brûlants, de rêveries récurrentes et de désirs mystérieux. Je suis attiré par un travail qui n'a pas peur de l'attention, de la sensualité et de l'imprévisibilité à notre époque où prédominent la prévisibilité non sensuelle et les distractions superficielles. Je suis attiré par un travail qui brise les préjugés des artistes sur ce qu'on leur dit être le plus efficace. Je souhaite éviter d'introduire des œuvres avec des phrases telles que « aujourd'hui plus que jamais » et décourager l'idée que l'urgence est une réflexion artistique après coup ou une ressource promotionnelle. Je préfère investir dans les pulsions autodéterminées et diverses des artistes, où réside en effet une belle diversité. "